Alors qu’environ 20% de la population européenne a connu des épisodes de douleur chronique, les traitements sont efficaces chez moins de la moitié des patients. Cette maladie est pourtant associée à des modifications du système nerveux.

Une équipe internationale, comprenant des chercheurs français du CNRS et de l’Inserm, a identifié un des centres associés aux douleurs chroniques. Ces travaux sont publiés dans la revue Molecular Psychiatry.

Les chercheurs se sont penchés sur l’amygdale, une région du cerveau impliquée dans la gestion de la douleur et des émotions, et notamment sur le récepteur du glutamate de type 4 (mGlu4). Il s’agit du principal transmetteur des signaux de douleur dans le système nerveux des mammifères. Ce neurorécepteur détecte la présence du glutamate. Il diminue, selon les besoins, sa libération au niveau de la synapse.

Les chercheurs souhaitent donc comprendre comment le cerveau module la douleur physique et les désordres affectifs et cognitifs qui l’accompagnent : anxiété, perte des émotions positives, hypersensibilité à la douleur…

Afin d’étudier ces récepteurs, les chercheurs utilisent en général un ligand (une molécule capable de se lier), capable de les activer ou au contraire de les inhiber.

Ils ont crée un ligand particulier photo-contrôlable, l’optogluram.

Son action sur le récepteur mGlu4 est pilotée par la lumière. Via l’utilisation de fibres optiques les chercheurs ont pu contrôler l’activation du neurorécepteur dans une zone choisie du cerveau. Ils ont mené cette étude sur des souris atteintes de douleurs inflammatoires chroniques.

En activant l’optogluram par la lumière, ils ont pu inhiber de manière rapide et réversible ces symptômes douloureux. Ils ont ainsi démontré que le cerveau de ces souris conservait sa capacité à contrer ces effets.

Grâce à l’identification d’un modulateur capable d’agir sur la douleur chronique, ces travaux sont porteurs d’espoirs thérapeutiques.