Et si l’une des solutions pour soulager nos douleurs chroniques venait de la mer ?
C’est dans ce défi que s’est lancée la société portugaise de biotechnologie SEA4US. Située à Sagres, à la pointe sud-ouest de l’Algarve, dans une région riche en biodiversité marine, cette start-up s’est spécialisée dans la recherche et le développement de produits pharmaceutiques issus de la biologie marine. Leur projet phare actuellement est de créer un nouveau médicament antalgique contre les douleurs chroniques à base d’organismes marins.
Passionné de plongée sous-marine, Pedro LIMA, neurophysiologiste (étudie les fonctions du système nerveux), biologiste marin, chercheur et co-fondateur de SEA4US, s’est intéressé aux organismes marins, tels que les algues mais surtout certains animaux invertébrés marins, comme les anémones, les éponges, les coraux ou les bryozoaires, qui faute de carapace utilisent pour seul moyen de défense contre leurs prédateurs la libération de toxines.
Certaines toxines ont des effets gastro-intestinaux, mais la plupart d’entre elles sont paralysantes car elles agissent sur notre système nerveux en bloquant les signaux électriques du cerveau. Elles sont, depuis longtemps, utilisées comme base pour l’élaboration d’anesthésiques, d’analgésiques ainsi que pour d’autres applications médicales.
Durant leurs activités de plongée dans cette région de l’Algarve, Pedro LIMA et ses collègues scientifiques de SEA4US ont collecté, catalogué et immortalisé (pour la conservation des espèces) différents organismes marins qu’ils ont par la suite envoyé au laboratoire de la Faculté des Sciences Médicales de l’Universidade Nova de Lisboa (Université Nouvelle de Lisbonne). Là-bas, les chimistes de la Faculté ont réduit ces invertébrés en poudre, les ont purifiés et ont ensuite effectué les tests de neuro-activité.
Lors d’un communiqué de presse, Pedro LIMA explique à l’Agence Lusa : « On retire un extrait impur de son composé, on étudie l’effet analgésique, et on tente d’atteindre la partie indivisible, c’est-à-dire, la formule qui constitue la valeur bioactive ».
Parmi les organismes marins recueillis, ils ont découvert un invertébré (dont le nom n’a pas été révélé en raison du secret commercial jusqu’à ce que le Brevet soit déposé) duquel ils ont réussi à extraire un principe actif agissant sur la douleur chronique. Ce principe actif agirait comme un « modulateur » sur le ganglion spinal. Il interrompt les signaux électriques avant qu’ils n’atteignent le cerveau ! […]