l’ensemble des preuves disponibles sur les bénéfices et les risques de l’utilisation des opioïdes forts au long court dans les DCNC (Douleurs chroniques non cancéreuses) met en évidence la nécessaire évaluation de la balance bénéfice/risque. Cette balance est propre à chaque individu et peut évoluer au cours du traitement. Il est important de souligner que la prise en charge de la DCNC nécessite une prise en charge globale incluant les approches psychologiques et la rééducation physique. Cette prise en charge s’inscrit obligatoirement dans le temps.
Les opioïdes forts sont un traitement médicamenteux à proposer après échec des 37 traitements médicamenteux de première intention. Idéalement, les opioïdes forts prennent place dans la DCNC sur une durée limitée (3 mois) et à des doses modérées (inférieures à 150 mg équivalent morphine /jour). En dehors de ce cadre, les preuves de la littérature scientifique sont faibles.
La poursuite du traitement ne peut se faire que si la balance est en faveur du bénéfice. Il s’agit d’une appréciation globale, qui repose sur un échange avec le patient et une évaluation clinique des risques et bénéfices. En cas de difficulté à évaluer le bénéfice/risque à la poursuite des opioïdes forts, il est conseillé d’adresser à un spécialiste. Les CETD ont pour rôle d’apporter leur expertise par une évaluation complète et un avis multidisciplinaire. Selon les cas, ils pourront soit proposer une prise en charge complémentaire, soit accompagner le médecin traitant dans sa démarche. Les centres d’addictologie (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, consultations hospitalières) peuvent aider et accompagner un patient avec une addiction ou un mésusage avéré.
Source : SFETD – Utilisation des opioïdes forts dans la douleur chronique non cancéreuse chez l’adulte – Recommandations de bonne pratique clinique par consensus formalisé