Le sport, un bénéfice pour les fonctions cognitives

Deux études permettent de mieux comprendre comment l’activité physique est bénéfique pour nos fonctions cognitives

Présentés le mercredi 30 novembre 2016 au congrès annuel de la Société radiologique d’Amérique du Nord, des travaux apportent une nouvelle preuve des modifications cérébrales provoquées par l’activité physique.

L’étude portait sur 35 adultes atteints de troubles cognitifs légers. Les auteurs leur ont fait faire de l’exercice, 4 fois par semaine. Ceci durant six mois.

16 d’entre eux ont participé à des activités d’aérobies (marche sur tapis roulant, vélo d’appartement ou elliptique).

Les 19 autres faisaient des exercices d’étirements musculaires. Des IRM cérébrales ont été réalisées avant et après la période d’exercice.

Plus de matière grise

Dans les deux groupes, le volume de matière grise avait augmenté dans la plupart des régions cérébrales, notamment le lobe temporal impliqué dans la mémoire à court terme. Cependant, seuls les membres du groupe «exercices d’aérobies» ont vu une amélioration notable de leurs fonctions exécutives. L’augmentation de volume de matière grise tendait à être supérieur chez eux et, parmi les participants au groupe «étirements», une atrophie localisée dans la matière blanche (qui contient les fibres nerveuses reliant les aires de la substance grise et transmettant les informations entre neurones) a été observée.

Les auteurs ont émi l’idée que l’exercice aérobie serait donc plus efficace.

Des travaux publiés en juin dans Cell Press effectués par une équipe du département de neurosciences des National Institutes of Health à Baltimore (États-Unis) suggère que les muscles sécrètent lors de l’exercice des substances véhiculées jusqu’au cerveau via la circulation sanguine.

Les chercheurs ont identifié l’action d’une protéine, la cathepsine-B produite par les cellules des muscles en réponse à la contraction musculaire.

Cette protéine voit son taux augmenter dans le sang de souris actives, mais pas dans celui des souris sédentaires. Les souris actives avaient une meilleure mémoire spatiale.

Les chercheurs ont alors travaillé avec des rongeurs manipulés génétiquement pour ne plus produire cette protéine. Contrairement aux souris normales, l’activité n’améliorait plus leurs fonctions cognitives.

43 jeunes adultes ont ensuite été suivis, 20 d’entre eux soumis à une activité physique intense, les autres à une activité physique modérée.

Au bout de 4 mois de ce régime, les premiers avaient une meilleure forme physique, des taux de cathepsine-B plus élevés, et de meilleures performances mémorielles.