Nous avons déjà abordé le thème de la pleine conscience dans les numéros précédent de Fibromyalgie Magazine. Nous avons décidé d’inclure une rubrique pour la pleine conscience et la gestion du stress à partir du numéro de Septembre.[/box]

Les schémas de pensées nous permettent d’interpréter la réalité, notre relation à nous-même et aux autres. Ils nous sont propres et sont au cœur de nos croyances concernant le monde, sa façon de fonctionner et la place que nous y occupons.

Des études ont fait le lien entre schémas de pensées et santé.

Le Dr Seligman de l’université de Pennsylvanie, a étudié l’impact de l’optimisme ou du pessimisme sur l’interprétation des individus concernant les événements qui se sont produits dans leur vie.

Le schéma pessimiste engendre, pour les personnes qui l’appliquent, reproches qu’ils se font à eux-mêmes, impossibilité de surmonter l’événement qui survient et une impression de l’impact de cet événement sur leur vie démesurée (obstacle insurmontable). A l’extrême, ce schéma laisse transparaître une personne déprimée, sans espoir et focalisée sur elle-même.

Le schéma optimiste aura une vision de ce même événement très différente : les personnes adeptes de ce schéma verront l’événement comme quelque chose de provisoire, avec des conséquences limitées et des solutions possibles à mettre en œuvre.

Le Dr Seligman, à travers cette étude, a montré que les personnes appliquant le schéma pessimiste ont plus de chance de tomber dans la dépression, de développer des symptômes physiques et sont plus susceptibles à la maladie. Un schéma de pensées optimiste permet au contraire, en réponse à des événements stressants, de se protéger contre la maladie.

L’auto-efficacité est un mode de pensées ayant beaucoup d’impact sur votre santé.

Croire dans votre capacité à garder le contrôle sur certains événements de votre vie. Cela peut vous permettre par exemple, de gérer la douleur, d’effectuer des changements dans son style de vie etc…

Cette confiance dans vos capacités à accomplir des choses et à les réussir va aussi vous influencer dans le choix de ces dernières, va vous permettre de contrôler la quantité d’efforts que vous allez mettre en œuvre pour atteindre vos objectifs ou abandonner, contrôler le stress généré par ses efforts et ainsi définir les éléments importants de votre vie. Cette confiance s’étoffe au fil des réussites, mais aussi par l’inspiration de celles des autres (« si il l’a fait, pourquoi pas moi ? »).

Le Dr Kobasa a étudié différents groupes de personnes soumises à un niveau de stress important au sein de différentes professions afin de tenter de dégager des traits de caractère pouvant permettre de se protéger contre le stress. Pour une même profession, certains étaient en bien meilleure santé que d’autres.

La résilience entraine une façon particulière de se voir soi-même et de voir le monde.

Caractéristiques des personnes résilientes :

  • Contrôle : il permet de croire fermement à la possibilité d’influencer le cours des choses,
  • Engagement, implication : permet de donner le meilleur de soi-même,
  • Défi : permet de voir le changement comme quelque chose de naturel et comme opportunité et non une menace.

Pour augmenter sa capacité de résilience il faut prendre sa vie à bras le corps, se poser les bonnes questions concernant sa vie, ses choix et se questionner sur les changements possibles dans les 3 domaines que sont : contrôle, engagement et défi.

Les recherches du Dr Antonovsky concernent des personnes qui ont survécu à des stress extrêmes. Il en conclu que la fait d’être en bonne santé pour ces personnes résulte dans leur capacité à rétablir un équilibre lors de la rupture de celui-ci.  C’est ce qu’il nomme le « sentiment de cohérence ».

Caractéristiques du sentiment de cohérence :

  • Intelligibilité : faculté à trouver du sens aux expériences vécues,
  • Capacité à gérer : avoir les ressources disponibles pour y faire face,
  • Sentiment du sens : transformer ces expériences en défis dans lesquels s’impliquer.

Le rôle des émotions dans la santé

Il est important de garder à l’esprit qu’il est dangereux et faux d’affirmer qu’une maladie est la résultante d’un trait de caractère ou d’un certain comportement. Il est plus juste de dire que cela prédispose ou augmente la possibilité d’être atteint de telle ou telle maladie. L’état de santé d’une personne est affecté dans une certaine mesure par des facteurs psychologiques.

Quelques exemples

Les personnes qui expriment leur colère plutôt que de la refouler ont en moyenne une pression artérielle plus basse que les personnes qui refoulent ces sentiments.

Une étude effectuée sur 431 hommes par le Dr Chesney, a montré que la pression artérielle était plus élevée chez les hommes subissant un stress important récurrent sans exprimer leurs sentiments de colère.

Les études menées sur ce thème montrent qu’une attitude fortement hostile et cynique peut, en-elle-même et par elle-même, augmenter considérablement le risque de contracter une maladie coronarienne. Il semble donc qu’une attitude cynique et hostile soit fortement toxique pour le bien-être.

Autres exemples :

  • Lien entre motivation et santé,
  • Lien entre besoin d’affiliation et santé,
  • Lien entre la motivation de pouvoir et santé etc…

Les facteurs sociaux et la santé

Les facteurs sociaux sont en lien avec les facteurs psychologiques et jouent un rôle important dans la maladie.

On sait depuis longtemps par exemple, que les personnes socialement isolées ont tendance à être en moins bonne santé psychologique et physique par rapport aux personnes qui ont des relations sociales étendues. Avoir des liens avec les autres est important pour la santé. Nous avons tous un besoin d’appartenance à quelque chose et être associé à d’autres personnes.

Tous les liens examinés ne sont valables que statistiquement, on ne peut pas affirmer qu’une attitude particulière cause une maladie, mais que celle-ci peut être un facteur prédisposant. La bonne santé et la maladie doivent être vus comme deux pôles à l’opposé l’un de l’autre. Parfois certains facteurs nous font tendre vers un pôle plus qu’un autre à certains moments de notre vie, facteurs sur lesquels nous pouvons avoir une influence et parfois non.

Comment utiliser cette connaissance

Nous devons dans un premier temps prendre conscience de nos pensées, de nos sentiments et leurs impacts sur notre état et sur les autres tels que nous les observons. Si certains s’avèrent toxiques nous pouvons alors prendre le contrôle afin de réduire leur impact.

Si nous pouvons être conscients que les attitudes que nous adoptons ont un effet sur notre santé, notre entourage, que les problèmes auxquels nous sommes confrontés peuvent être transformés en défis, en opportunités, alors nous sommes à même de développer ces qualités de jour en jour et elles deviennent une nouvelle façon de voir le monde qui nous entoure et d’être dans ce monde.

Dans le numéro de Novembre de Fibromyalgie Magazine, nous aborderons le thème du stress au sens large et du changement, au sein de la pleine conscience.